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EN QUOI CONSISTE L'ŒSOPHAGE DE BARRETT




Environ 800 000 adultes soufrent d’endobrachyoesophage au Canada8. Les patients atteints d'œsophage de Barrett courent au moins 50 fois plus de risques de développer un cancer de l’oesophage4,6,7,9.

L'œsophage de Barrett est une maladie touchant les muqueuses de l’œsophage, c.‑à‑d. le conduit qui fait parvenir la nourriture et les liquides de la cavité buccale à l’estomac. Cette maladie est causée par l’exposition chronique de l’œsophage à l’acide et aux enzymes produits par des reflux gastro-œsophagiens anormaux.

L'œsophage de Barrett peut être asymptomatique10. Toutefois, des examens peuvent être nécessaires si le patient présente des symptômes associés au reflux gastro-œsophagien pathologique, notamment les brûlures d’estomac chroniques, de la difficulté à avaler, des nausées et des douleurs thoraciques. On estime que 15 % des personnes souffrant de reflux acides chroniques, en particulier celles appartenant aux groupes à risque comme les personnes atteintes de reflux gastro-œsophagien pathologique chronique et les hommes caucasiens de plus de 50 ans, souffrent également d'œsophage de Barrett11.

Outre les brûlures d’estomac chroniques, d’autres facteurs peuvent rendre les personnes vulnérables à l'œsophage de Barrett, dont ceux-ci13 :

  • Obésité

  • Origine ethnique caucasienne

  • Antécédents familiaux

  • Sexe (masculin)

Une fois qu’un patient est atteint d'œsophage de Barrett, la maladie est susceptible de s’aggraver progressivement, ce qui peut provoquer un type de cancer de l’œsophage : l’adénocarcinome. L'œsophage de Barrett présente trois stades allant du moins grave (métaplasie intestinale sans dysplasie) au plus grave (dysplasie de haut grade). La dysplasie renvoie à une anomalie qui rend un tissu ou une cellule désorganisé et potentiellement précancéreux. La dysplasie ne consiste pas en un type de cancer en soi, mais augmente les risques de le développer3,14. L'œsophage de Barrett présente les trois stades suivants :


TYPE

MÉTAPLASIE INTESTINALE SANS DYSPLASIE

L’épithélium (membrane) normal de l’œsophage se transforme en un type d’épithélium similaire à celui situé dans l’intestin.

DYSPLASIE DE BAS GRADE

Sous un microscope, les cellules ont un aspect anormal et indiquent un stade précoce de développement du cancer de l’œsophage.

DYSPLASIE DE HAUT GRADE

Le cancer survient au stade où les cellules anormales associées à l'œsophage de Barrett connaissent une croissance rapide et non contrôlée. Elles envahissent les couches profondes de l’œsophage. Ce cancer correspond au cancer de l’œsophage, c.‑à‑d. à l’adénocarcinome de l’œsophage. Le cancer peut se propager de l’œsophage à d’autres organes.



Bien qu’il soit encore considéré comme rare, l'œsophage de Barrett est le cancer qui progresse le plus rapidement au Canada14,15. Les patients atteints d'œsophage de Barrett sont 30 à 125 fois plus à risque de développer l’adénocarcinome que les autres patients16. Environ 14 % des patients ont une espérance de vie de cinq ans et plus à la suite d’un diagnostic de cancer de l’œsophage15.

Heureusement, il existe un traitement. Il a été démontré que le traitement de l'œsophage de Barrett rend le patient moins à risque de développer la dysplasie de haut grade et l’adénocarcinome de l’œsophage17,18.

Informez-vous auprès de votre médecin sur la possibilité qu’un proche soit vulnérable à l'œsophage de Barrett ou que vous le soyez vous-même.


SUIVANT : POSER UN DIAGNOSTIC D'ŒSOPHAGE DE BARRETT

References:

1. Fedorak et al, Canadian Digestive Health Foundation Public Impact Series: Gastroesophageal reflux disease in Canada: Incidence, prevalence, and direct and indirect economic impact, Can J Gastrolenterol 2010; 24(7):431-434

2. Vakil et al, The Montreal Definition and Classificatio of Gastroesophegeal Reflux Disease: A Global Evidence-Based Consensus, Am J Gastroenterol 2006; 101:1900-1920

3. American Society for Gastrointestinal Endoscopy, https://www.asge.org/home/for-patients/patient-information/understanding-gerd-barrett-39-s

4. Vaezi M, Zehrai A, Yuksel E, Testing for refractory gastroesophageal reflux disease, ASGE Leading Edge, 2012 Vol 2, No 2, 1-13, American Society Gastroenterology Esdoscopy, Page 1-2

5. Gilbert EW et al. Barrett’s esophagus: a review of the literature. J Gastrointest Surg 2011;15:708-1

6. Pohl H, Welch G et al. The role of over diagnosis and reclassification in the marked increase of esophageal adenocarcinoma incidence. J Natl Cancer Inst 2005;97:142-6

7. SEER Cancer Statistics Factsheets: Esophageal Cancer. National Cancer Institute. Bethesda, MD,http://seer.cancer.gov/statfacts/html/esoph.html

8. Fondation Canadienne de la Santé Digestive; http://cdhf.ca/fr/acceuil

9. Wani S, Falk G, Hall M, Gaddam S, Wang A, Gupta N, et al. Patients with nondysplastic Barrett’s esophagus have low risks for developing dysplasia or esophageal adenocarcinoma. Clin Gastroenterol Hepatol. 2011;9(3):220-7.

10. Shaheen NJ, Richter JE. Barrett’s oesophagus. Lancet. 2009;373(9666):850-61.

11. Gilbert EW et al. Barrett’s esophagus: a review of the literature. J Gastrointest Surg 2011;15:708-1

12. Canadian Cancer Society, Canadian Cancer Statistics 2017, Special topic: Pancreatic cancer

13. Spechler SJ, Souza RF. Barrett’s esophagus. NEJM. 2014;371:836-45.

14. Reid BJ, Weinstein WM. Barrett’s esophagus and adenocarcinoma. Gastroenterology Clinics of North America. 1987;38:477-92.

15. Canadian Cancer Society, Canadian Cancer Statistics 2017, Special topic: Pancreatic cancer

16. Eisen GM. Ablation therapy for Barrett's esophagus. Gastrointestinal Endosc. 2003;58:760-9.

17. Phoa KN, van Vilsteren FG, Weusten BL, Bisschops R, Schoon EJ, Ragunath K, et al. Radiofrequency ablation vs endoscopic surveillance for patients with Barrett esophagus and low-grade dysplasia: a randomized clinical trial. JAMA. 2014;311(12)1209-17. doi:10.1001/jama.2014.2511.

18. Wolf WA, Pasricha S, Cotton C, Li N, Triadafilopoulos G, Raman Muthusamy V, et al. Incidence of Esophageal Adenocarcinoma and Causes of Mortality After Radiofrequency Ablation of Barrett’s Esophagus. Gastroenterology. 2015;149(7):1752-1761.